Sculpteur de sons
Carte postale de LA BAULE…
Quelques pistes de questionnement…
-
Une sculpture isolée intrigue mais n’encourage pas au jeu… est-ce une œuvre d’art, peut-on la toucher, a-t-elle été abandonnée là par hasard, est-ce un nouveau gadget marketing…
-
Jouer un instrument en pleine rue, c’est prendre le risque de « faire le musicien », d’entrer dans un rapport public/spectateur, d’être regardé/écouté par les autres…
-
Sans mode d’emploi, sans guide pour montrer les possibilités de l’instrument, il faut prendre le risque d’expérimenter, de créer, de dévoiler de l’intime dans un espace public…
-
Sans animateur/modérateur, sans le statut institutionnel de l’œuvre d’art, la sculpture sonore est livrée à des situations singulières de jeu (en vélo, en trottinette, un panier de course ou une glace à la main, un lecteur MP3 ou une oreillette de portable à l’oreille)…
Quelques pistes de réponse…
- Un groupe de sculptures (au moins 3) investit l’espace public d’une toute autre façon : il ne peut pas être là par hasard ; un simple panneau « expo sonore » évite les équivoques…
- Un groupe de sculptures permet à plusieurs passants de jouer simultanément et ainsi d’échapper à la sensation de se mettre en scène ; les regards ne se concentrent plus sur un unique joueur…
- Par mimétisme, à condition qu’il y ait plusieurs sculptures de même nature, le geste sonore se transmet d’un passant à l’autre, d’une sculpture à l’autre, permettant d’aborder la découverte de l’instrument en confiance…
- L’absence totale de barrière institutionnelle (les codes sociologiques habituels de relations à l’art ne sont pas présents) est finalement le point le plus intéressant de ce type de happening puisqu’il permet de capter le public à son insu, dans son quotidien, même si l’animation d’un happening permet de trouver un public plus large et d’une façon plus dynamique…